MA DOUCE, MON JOLI BRIN DE FILLE

La vidéo ci-dessous fut prise par Anonyme (c'est fou ce qu'il a pu écrire, produire, pondre depuis tant et tant de temps, celui-là...) lors du concert du 26/06/2016 à l'Arthé Café de Manzat (Puy-de-Dôme). 

Chanson composée après avoir reçu la confidence d'un père mesurant le vide causé par le départ de son enfant devenu adulte et ce, avant d'être père moi-même. 

Présente sur l'album LUEURS D'OMBRE, ce titre fit l'objet d'un coup de coeur (La chanson du jour) de Catherine Laugier sur NOSENCHANTEURS.

Au printemps 2019, je suis contacté par les organisateurs du festival Copains comme chansons. Un CD (dit Compilation 2019) est éditée rassemblant douze titres, un par artiste participant au festival. Je communique à l'association La Fabrik qui pilote l'affaire le son original de cette chanson, telle quelle figure sur le CD Lueurs d'ombre. Et le temps passe, que peut-il faire d'autre ?

En octobre, la Compilation 2919 en mains, surprise. Non celle de figurer juste avant Les Ogres de Barback, mais de constater que le titre "Ma douce, mon joli brin de fille" est devenu sur la pochette "Petite fille" ! J'interroge un des "fabrikeurs", réponse évasive - oups, désolé, me fait-il... Ce serait une erreur d'inattention. Pour gagner du temps c'est sous cette formulation ramassée qu'il l'aurait notée sur son fichier récapitulatif. Notée et transmise à l'imprimeur de la pochette. Bon, il n'y a pas mort d'homme, pas de quoi en faire un fromage, le mot fille figure, hein ? Quant aux sept autres mots... pftt, sept, c'est beaucoup, n'est-ce pas ? Oui, on n'est pas dans la cible mais juste à côté. Surtout que cela ne vous coûte rien, dites donc. Cela dit, vous pensez quoi des Ogres de Barback ? Et hop, passez muscade, il court, il court le furet, il ne passera plus par ici. 

L'anecdote me laisse rêveur. Sous le clavier du bonhomme - certainement gentil garçon au demeurant - que deviendrait un titre comme Vingt mille lieues sous les mers ? Quelque chose comme Plouf ? En ce qui concerne le film Faut pas prendre les enfants du bon Dieu pour des canards sauvages, on l'image taper Coin-coin !

L'anecdote me laisse songeur. Pourquoi "Petite fille" ? Qu'a-t-il entendu (s'il l'a entendue) dans cette chanson axée sur un homme qui évoque sa fille devenue grande, adulte, et dont la vie désormais se déroule sans lui, le père, loin de lui. C'est la simpiternelle histoire du temps qui fout le camp. Lui, il délaissera le jardin trop gorgé de tendres souvenirs. 

Cette mince expérience, très minime à vrai dire car je doute que la présence d'une chanson dans cette sorte de compil' ait quelque conséquence sur sa diffusion et son écoute, cette mince expérience délivre, en conclusion, une réflexion. Voire deux. Primo, plus le titre est court plus il gardera des chances de rester intact dans les mémoires des machines et des gens. Secundo... mais celle-ci, tout compte fait, je me la garde. Vous vous "fabrikerez" la vôtre, m'ssieurs-dames.